
Le portrait : Michel Virassamy
Ce mois-ci, nous vous proposons le portrait de l’un des nos nouveaux entrepreneurs, Michel Virassamy.

Peux-tu te présenter et expliquer brièvement ton parcours professionnel?
J’ai 49 ans, j’ai 3 enfants et je vis à Nantes. J’ai démarré en tant qu’animateur de réseau dans la presse, puis en tant que responsable commercial successivement dans la téléphonie mobile et les meubles. En 2004, je me suis expatrié en République Dominicaine pour créer une entreprise avec mon frère dans l’import-export de climatisation. J’y suis resté 15 ans durant lesquels je me suis également engagé dans des projets associatifs. En rentrant en France il y a 2 ans, j’ai mûrement réfléchi et j’ai décidé de donner du sens à ma vie professionnelle en travaillant pour l’intérêt général. C’est ainsi que j’ai occupé la fonction de Chargé de développement au sein d’une association d’aide à la recherche d’emploi en faveur des personnes éloignées du numérique.
En 2015, tu te tournes vers le monde associatif et tu deviens Président de l’ENED, une association qui vient en aide aux enfants de la rue. Qu’est-ce qui t’as poussé à prendre cette voie engagée dans la lutte contre les inégalités?
Aux alentours de la quarantaine, je me suis posé la question sur le sens de mon travail et plus globalement sur son utilité dans le monde dans lequel nous vivons. Face aux défis qui se dressent devant nous (enjeux climatiques, inégalités sociales, accès à l’éducation…), je ne pouvais pas rester inactif. Tout en continuant à développer notre entreprise, j’ai pris la Présidence d’Ened pour justement apporter ma modeste contribution pour aider des enfants et des jeunes isolés à s’insérer socialement et professionnellement. Dans la même logique, j’ai fondé un chantier d’insertion par la cuisine car je suis passionné de cuisine et que c’est un moyen efficace pour apprendre un métier aux jeunes qui ne savent pas quoi faire.
Tu as déjà créé et dirigé plusieurs structures. Qu’est-ce qui te plaît tant dans le fait d’entreprendre?
Selon moi, l’entrepreneuriat est avant tout un état d’esprit avant d’être des compétences ou des diplômes : je trouve génial le fait d’avoir une idée en tête, d’y croire et de tout faire pour la mettre en œuvre. C’est ce cheminement et cet état d’esprit qui me plaisent. Par ailleurs, entreprendre c’est aussi créer potentiellement de la richesse et des emplois. C’est un impact fort sur la société. Il y a d’autres raisons qui m’ont poussées à me lancer dans l’entrepreneuriat :
– La polyvalence de la fonction (gestion quotidienne de la structure, stratégie de développement, le management d’équipes…)
– La culture du résultat : en tant qu’entrepreneur il y a une obligation de résultats. Pour moi ça reste une pression positive.
Selon toi, quelles sont les principales compétences à avoir pour fonder ou diriger une startup de l’économie sociale et solidaire?
Je crois qu’un dirigeant de start-up classique ou de l’ESS ont les mêmes compétences : une vision globale (savoir où aller et comment y aller), avoir l’âme de développeur, être un bon gestionnaire, être fédérateur pour emmener tout le monde vers ses objectifs (les salariés, les partenaires, les clients…). Mais au-delà des compétences, un dirigeant de l’ESS est quelqu’un d’engagé, avec des convictions fortes, persuadé que ses actions serviront l’intérêt général et changeront le monde. C’est un moteur essentiel !
Tu rejoins prochainement Eclosion en tant qu’entrepreneur. Quelles ont été tes motivations et qu’attends-tu de cette collaboration?
Quand j’ai vu l’annonce recherchant des entrepreneurs sociaux, je n’ai pas hésité une seconde. Cette volonté de créer des structures rentables et à impact est en parfaite adéquation avec mes ambitions. Je suis persuadé que nous pouvons entreprendre, innover, trouver des solutions concrètes pour la mobilité inclusive, pour le développement durable, pour la formation… et en faire des entreprises rentables. Par ailleurs, le fait de développer le projet au sein d’un collectif d’entrepreneurs, d’accompagnateurs, de financeurs a été fondamental dans ma prise de décision. C’est à la fois rassurant et stimulant, car au sein de ce collectif il y aura de l’entraide, du partage, une effervescence intellectuelle. Nous allons travailler dans un bel état d’esprit !
Portrait Michel Virassamy